Vous hésitez à vous lancer : faut-il choisir l’auto-édition pour publier votre livre ?
Devant le statut d’auteur auto-édité, votre coeur balance. Vous êtes indécis. Faut-il se lancer en auto-édition ? Votre ouvrage mérite-t-il mieux ?
Une chose est sûre : il mérite mieux que de dormir dans un tiroir. Si vous êtes convaincu de cette vérité, alors je vous invite à poursuivre votre lecture.
Pourquoi envisagez-vous l’auto-édition ?
Commencer par le “Pourquoi”, c’est toujours un bon point de départ. Quel sens donneriez-vous à votre démarche d’auto-édition si vous vous lanciez demain dans l’aventure ? Pourquoi vous auto-éditer, qu’est-ce que cela vous apporterait ?
Je vous laisse y réfléchir. Et tant qu’à être sur le “Pourquoi”, je vous invite aussi à explorer le “Pourquoi ne pas…”. Si vous hésitez, c’est sans doute parce que vous avez déjà pensé à des raisons “de ne pas” vous auto-éditer. Quelles sont-elles ?
Besoin d’un outil pour structurer votre réflexion ? Je mets une matrice à votre disposition : Matrice : auto-édition ou pas ?
Ma conviction est qu’il existe de nombreuses bonnes raisons de s’auto-éditer, ainsi que quelques mauvaises.
Par exemple, s’auto-éditer pour rester maître de ses oeuvres et mener sa barque comme bon nous semble, c’est une bonne raison de s’auto-éditer. L’auto-édition a cet avantage de nous rendre pleinement responsable de notre réussite. Elle permet de réaliser ses propres choix, d’être plus proche de ses lecteurs, de se voir monter en compétence sur tout un tas de tâches qu’on pensait ne jamais pouvoir accomplir. C’est une expérience extrêmement enrichissante.
S’auto-éditer parce que le marché de l’édition traditionnelle est bouché, c’est aussi une bonne raison (à condition qu’elle ne s’accompagne pas de dépit et d’amertume !). Oui, l’édition traditionnelle est bouchée, alors même que des lecteurs sont en demande de plus d’ouvrages ! Il y a de la place pour tout le monde.
En revanche, s’auto-éditer parce que c’est facile et que n’importe qui peut charger un livre sur une plateforme, c’est une mauvaise raison. L’auto-édition a longtemps pâti d’une mauvaise réputation liée à la faible qualité de certains ouvrages. Soyez responsable : assurez-vous que votre livre soit commercialisable avant de le soumettre au marché.
S’auto-éditer pour gagner rapidement des revenus passifs, c’est aussi une mauvaise raison. Des success stories, on en trouve partout sur le web, et je vais même en partager quelques-unes un peu plus bas. Néanmoins, c’est rarement rapide, et encore moins passif : il y a toujours beaucoup de travail. Ne vous laissez pas berner par le chant des sirènes.
Votre livre est-il prêt à être publié ?
Vous vous demandez peut-être aussi si votre livre a le niveau pour être vendu à des lecteurs. Est-il prêt à être auto-publié ? Si vous vous posez la question, rassurez-vous : c’est plutôt sain ! Le respect du lecteur devrait toujours constituer un critère de choix décisif. Le premier, en réalité.
Je voudrais partager 2 idées ici :
- Il y a un équilibre à trouver entre perfectionnisme et inaction. Certains auteurs ne franchissent jamais le cap de la publication car ils trouvent toujours des petites choses à corriger dans leur manuscrit. Ma conviction est que ce ne sont pas ces bouts de phrase qu’on corrige lors de notre huitième relecture qui déterminent la qualité d’un livre.
- Ne confondons pas les lignes éditoriales des maisons d’édition et la qualité d’un manuscrit (ou même : goûts des lecteurs). L’auto-édition nous affranchit des lignes éditoriales. Je conçois l’auto-édition comme un espace beaucoup plus libre, où chaque lecteur peut trouver quelque chose à son goût, même si ces goûts ne sont pas ceux que l’on rencontre dans les rayons de la Fnac. J’ai appris à chérir cette variété car elle permet à des histoires fabuleuses mais que la tradition littéraire jugerait “non nobles” de parvenir devant leur audience, qui les dévore.
Alors, s’il est vain de chercher la perfection et si toute oeuvre pourrait en théorie trouver son lectorat en auto-édition, comment savoir si votre manuscrit est prêt à voler de ses propres ailes ?
Je suggère 2 impératifs :
- Votre manuscrit a été corrigé par un professionnel ou par plusieurs personnes dont l’orthographe et la syntaxe sont irréprochables. Qu’il reste quelques coquilles sur un manuscrit de 500 pages, cela arrive (chez des éditeurs aussi, d’ailleurs !). Mais des erreurs sur chaque page, c’est franchement insupportable et cela bafoue à mon sens la règle numéro 1 sur le respect du lecteur. Et par-dessus le marché, cela dessert le secteur de l’auto-édition.
- Plusieurs bêta-lecteurs ont validé la cohérence de votre intrigue et l’intérêt du livre. Les bêta-lecteurs, ce sont ces relecteurs à qui vous demandez de vous relire et de vous livrer un avis sans pincettes sur votre livre. Le but est de confronter votre ouvrage à un premier lectorat qui ne vous ménagera pas afin de déterminer si oui ou non, il peut plaire.
Pour aider vos bêta-lecteurs à vous fournir un retour détaillé et structuré, vous pouvez vous inspirer de ce modèle : Fiche Bêta-Lecture
L’auto-édition, ça consiste en quoi très concrètement ?
L’auto-édition, c’est tout gérer de A à Z… ou presque !
Une autre raison d’hésiter : la peur de s’embarquer dans une entreprise trop grande pour soi, de ne pas avoir assez de temps, de compétences. Je vais donc essayer maintenant de vous donner de la clarté sur ce en quoi consiste exactement l’auto-édition.
Voyez ci-dessous les différentes étapes du cycle.

Et en parallèle, vos tâches plus administratives comprendront :
- Dépôt légal de vos livres auprès de la BNF
- Choix de votre structure légale (micro-entreprise ? particulier ?)
- Déclaratifs auprès de l’Urssaf si vous vous lancez en micro-entreprise
- Déclaration aux impôts si vous publiez en tant que particulier
- Gestion des stocks si vous faites imprimer vos exemplaires papier
- Gestion de vos partenariats
- Etc.
Vu comme ça, ça peut faire peur ! Mais rappelez-vous que :
- Vous n’êtes pas obligé de tout faire tout seul
- Vous pouvez procéder étape par étape
- Selon vos objectifs, toutes les étapes ne sont pas obligatoires ! Rien ne vous contraint à participer à des salons, à tenir à jour un millier de sites et de profils sur les réseaux sociaux. Vous êtes le seul maître à bord et c’est vous qui tracez la limite !
Cela représente malgré tout pas mal de travail, d’où l’intérêt d’être au clair sur votre “Pourquoi”, afin de ne pas vous perdre dans des tâches non alignées avec vos motivations profondes.
Quelques belles histoires d’auto-édition
L’auto-édition n’est plus la “seconde marche du podium”. Pour vous le prouver, voici quelques belles histoires d’auto-édition.
Agnès Martin Lugand
Elle a été révélée par le succès inouï de son roman Les gens heureux lisent et boivent du café. Aujourd’hui publiée chez Michel Lafon, on la voit régulièrement dans les médias et même en publicité dans le métro (si ça c’est pas une preuve de réussite… 😉)
Sonia Dagotor
Elle publie en 2013 le premier tome de sa saga Épouse, mère et working girl, dont elle a vendu des milliers et des milliers d’exemplaires. Elle est aujourd’hui publiée chez Robert Laffont et aux Éditions du Cherche-Midi. Elle a décidé de reprendre un emploi en plus de ses activités de romancière, pour retrouver une vie de bureau.
Jupiter Phaeton
Jupi ne passe pas à la télévision et ne fait pas de pub dans le métro, et pourtant, toutes ses parutions sont un succès. Jupiter Phaeton vit (très confortablement) de ses écrits depuis des années, refusant les contrats d’édition traditionnelle qu’on lui soumet. Elle excelle dans le genre de l’Urban Fantasy et, au passage : elle est prodigue de conseils envers les auteurs indépendants !
Julie Huleux
Elle est la reine de la New Romance et vit de sa plume auto-éditée, elle aussi. Je connais un peu moins bien son parcours, mais n’hésitez pas à aller lui faire un coucou sur Instagram si vous êtes curieux !
Anaïs W.
J’aime l’histoire d’Anaïs, car elle est la preuve vivante qu’on peut réussir dans l’auto-édition sans pour autant en faire un objectif de vie. Anaïs Weibel a connu de beaux succès avec ses différents romans de littérature blanche, a vécu un temps de ses livres, puis a décidé de se lancer dans le commerce de plancher avec son conjoint.
Claude Griesmar
Contrairement aux exemples précédents, Claude ne vit pas de sa plume, ce qui ne l’empêche pas de vivre son aventure d’auto-édition et d’y prendre beaucoup de plaisir. J’ai rencontré Claude grâce à un email qu’il m’a envoyé pour me poser quelques questions avant de s’auto-éditer. Il a désormais publié plusieurs romans ainsi qu’un recueil de nouvelles. Aux dernières nouvelles, il s’éclate toujours à faire vivre sa passion ! 🙂
Et moi ?
Je ne vis pas non plus de mes livres, mais au fil des années, j’ai réussi à développer mon activité d’autrice et la transformer en une source non négligeable de revenus. J’aime tout le processus, qui me stimule désormais autant que l’écriture elle-même. J’en partage les enseignements sur ce site auprès des auteurs en quête d’information et de tuyaux pour s’auto-éditer avec succès.
Encore des doutes ?
Postez vos questions dans les commentaires ou contactez-moi, on en discute !
Si tout est clair et que vous êtes prêt, on passe à l’étape suivante :