Déclarer ses revenus d’auteur auto-édité : déclaration personnelle d’imposition ou micro-entreprise en BIC ou BNC ?

Faut-il absolument disposer d’une micro-entreprise, avec numéro de SIRET, quand on pratique l’auto-édition ? A-t-on le droit de déclarer ses gains Amazon KDP via ses impôts personnels ? Et si on décide de se lancer en auto-entreprise, comment ça marche ? BIC, BNC, Guichet Unique, à quoi tout cela correspond-il ?

Je vous explique tout ! 🙂 

Disclaimer : les conseils et retours d’expérience fournis ci-dessous sont livrés afin de vous aider dans vos démarches, mais ne constituent en rien un conseil juridique. Seul un agent des Finances Publiques sera habilité à lever les doutes liés à votre situation personnelle. N’hésitez pas à contacter votre interlocuteur sur impots.gouv.fr. 

Déclarer ses revenus en auto-édition

Un rappel toujours bienvenu : l’auto-édition est une activité commerciale, sauf si elle est exercée à titre privé, auprès de vos proches uniquement (et encore !). Vos revenus sont donc imposables, il faut les déclarer.

Déclarer ses revenus dans sa déclaration d’imposition personnelle

Depuis que les particuliers peuvent déclarer des revenus issus des plateformes du web, il est plus simple de montrer sa bonne foi : on peut déclarer des revenus d’activités du web directement dans sa fiche d’imposition personnelle. Ce n’est pas tout à fait prévu pour l’auto-édition, mais cela peut fonctionner pour de faibles revenus (quelques dizaines ou centaines d’euros par an).

En réalité, cette possibilité a été pensée pour l’économie collaborative : location d’appartements, co-voiturage, revente de biens et de vêtements…

La plateforme Amazon KDP rentre-t-elle dans cette catégorie ? Pas vraiment. En tout cas, l’auto-édition n’est pas spécifiée dans les fiches que le gouvernement a mises à disposition du public.

Pour ma part, j’ai procédé ainsi pendant plusieurs années, mais attention : si les administrations fiscales ont toléré cette pratique pour moi, rien ne dit que tous les agents en auraient fait de même.

A toute fin utile, la dernière fois que j’ai déclaré mes revenus dans ma déclaration personnelle, j’ai choisi la rubrique :  “5NO BIC non prof. régime micro”. J’ai déclaré l’intégralité de mes gains, toutes plateformes confondues, sans déduire mes frais (car il y a déjà un abattement pour en tenir compte).

Etait-ce la bonne façon de procéder ? Je l’ignore, n’étant pas conseillère des Finances Publiques. Si c’était à refaire aujourd’hui, je m’orienterais plutôt vers une déclaration en BNC (Bénéfices Non Commerciaux).

Le taux d’imposition qui s’applique ensuite est votre taux habituel d’impôts. Votre chiffre d’affaires d’auteur s’ajoute simplement à vos revenus imposables.

Déclarer ses revenus par le biais d’une micro-entreprise

Je vous recommande plutôt de faire les choses dans les règles et vous invite à créer une micro-entreprise. Ainsi, tout est bien propre ! Et en réalité, c’est assez simple. 

Opter pour la micro-entreprise, c’est donc s’acheter beaucoup de sérénité au prix, certes, de cotisations un peu plus élevées et de quelques démarches trimestrielles à réaliser sur l’application des URSAFF.

Vous aurez besoin de choisir votre régime, et notamment, de sélectionner la bonne option entre le BIC (Bénéfices Industriels et Commerciaux) et le BNC (Bénéfices Non Commerciaux). Je vous conseille de lire cette page sur economie.gouv.fr, qui vous explique la différence.

Pour faire simple : de ma compréhension, si votre activité consiste à mettre en ligne un ouvrage sur une plateforme numérique (même si elle propose de l’impression à la demande), dans ce cas, il faut déclarer en BNC. C’est ainsi que je déclare mes propres revenus. Le BIC correspondrait en revanche à quelqu’un qui ferait imprimer des stocks et les vendrait sur des salons, par exemple.

Si vous avez un doute : plus d’infos pour la différence entre BIC et BNC en contexte d’auto-édition dans cet article.

Combien ça me coûte de déclarer mes revenus dans le cadre d’une micro-entreprise ?

Eh bien… un peu plus que si vous déclariez via votre fiche d’imposition personnelle, malheureusement, car vous payez des cotisations sociales et pas uniquement des impôts. 

A l’heure où j’écris ces lignes (octobre 2023), les cotisations en BNC s’élèvent à 21,1%. Vous payez donc 211€ de cotisations pour 1000€ de chiffre d’affaires imposable (c’est-à-dire, après avoir déduit l’abattement de 34% de votre chiffre d’affaires).

A noter : vous déclarez donc bien votre chiffre d’affaires, pas vos bénéfices. Si pour gagner 1000€ sur vos livres, vous dépensez 300€ dans une couverture et 200€ en publicité sur Amazon, malheureusement, vous ne pouvez pas déclarer uniquement 500€. Et bien sûr, si vous ne déclarez pas de chiffre d’affaires du tout, vous ne payez rien. C’est logique !

Pensez qu’il faudra ensuite déclarer vos revenus dans votre bulletin d’imposition personnel, et un complément sera ajouté. Je vous rassure : le plus gros sera déjà payé dans le cadre des cotisations sociales. 

Bonne auto-édition ! 😉

Lire aussi :

Guide Guichet Unique : Comment créer sa micro-entreprise d’auteur auto-édité ?

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