Conseils d’écriture : structurer un roman épistolaire

Je vous en parlais l’autre jour : je me lance dans la rédaction d’un roman épistolaire. Avant même de commencer, j’ai anticipé tout un tas de difficultés qu’il me faudrait surmonter pour relever le défi. La première s’est immédiatement manifestée : comment structurer un roman épistolaire? Le web s’est avéré assez pauvre en conseils d’écriture. C’est donc par là que je débuterai mon retour sur expérience.

Je tiens à souligner que la structuration du récit est une étape obligatoire, que l’on parle de roman épistolaire ou de tout autre genre ou format. Si cela semble évident aux personnes s’étant déjà mises à l’écriture, cela ne l’est peut-être pas pour tout le monde. Petit rappel, donc : si vous ne connaissez pas encore la fin de votre roman, mettez cela tout en haut de votre liste de priorités. Vous pouvez démarrer la rédaction de quelques pages, juste pour vous imprégner de vos personnages, mais je vous déconseille d’aller plus loin.

Comment j’ai structuré mon roman épistolaire : étape 1, la vision globale

Je travaille toujours la première phase de structuration de la même manière, quel que soit le récit que je débute : une bonne vieille page Word sur laquelle je pose les idées qui me viennent. Je les inscris soit en toute anarchie, soit directement par ordre chronologique pour constituer une trame allégée. J’ordonne par la suite les étapes ainsi identifiées et je leur donne du lien.

Comment lier les grands temps que vous avez imaginés? Moi, selon les cas, je peux procéder de deux façons.

Si je connais la fin du récit:

Je remplis ma page Word de péripéties en partant de la fin et en remontant dans le temps. Je cherche la cause, ce qui explique pourquoi à la fin du récit, vos personnages seront arrivés là où ils seront. Les grandes étapes déjà mises sur papier m’aident en constituant des points de repère. C’est un peu comme s’il y avait moins de chemin à remonter.

 

Si je ne connais pas encore la fin:

Mon travail de préparation consiste à partir de mes quelques péripéties et à songer à leurs conséquences – de là, je vois où cela me mène. La réflexion va donc dans l’autre sens par rapport à la situation précédente.

 

Comment j’ai structuré mon roman épistolaire : étape 2, la structuration lettre par lettre

L’approche générale n’est pas spécifique au roman épistolaire. Elle vous sert à obtenir un squelette relativement détaillé de votre narration. Pour un roman à la 3e personne, la prochaine étape aurait été de passer au résumé par chapitre. J’ai donc tenté de transposer cette 2e étape dans le contexte épistolaire, en réalisant un résumé par lettres.

Ce n’était pas une très bonne idée. Du moins, procéder exactement comme je l’aurais fait pour des chapitres traditionnels ne collait pas. J’avais du mal à contrôler la progression de l’intrigue.

J’ai tâtonné et ai finalement opté pour le tableau ci-dessous:

 

Etape: le grand mouvement concerné, la grande étape de l’intrigue. Découper le roman épistolaire en grands mouvements permet de donner un sens à tout un groupe de lettres. Exemple: personnage X prend la décision de faire l’action Y. Les 5, 10, 15 lettres concernées auront un but: amener cette décision.

Numéro de lettre, auteur et destinataire, en couleur afin de repérer d’éventuels déséquilibre involontaires du temps de parole. Je ne crois pas avoir besoin de fournir plus de détails sur ces points.

Objectif: la colonne la plus importante à mon sens. Que va apporter la lettre concernée? Ici, je m’efforce de remplir le champ en précisant une action, un pas franchi dans l’intrigue, une évolution, quelque chose qui me permet de dire: cette lettre fait avancer l’histoire. Ainsi, on évite les bavardages qui remplissent du vide et l’on va au-delà de la simple psychologie des personnages, utile à petite dose.

Contenu: un petit résumé de la lettre et de ce qui y sera traité

Et on se lance…

Ces deux étapes se sont avérées concluantes pour moi. J’ai commencé la rédaction et ai achevé quatre lettres. De nouveaux challenges sont apparus… je vous en parlerai prochainement!

N’hésitez pas à partager votre propre expérience.