Ecrire un roman épistolaire, un défi
C’est le dernier défi que j’ai décidé de me lancer : je vais écrire un roman épistolaire. J’ai l’impression qu’il s’agit d’un choix peu courant au sein des littératures de l’imaginaire modernes, et quand j’ai commencé à y réfléchir sérieusement, j’ai compris pourquoi. Très vite, j’ai en effet commencé à identifier les difficultés de ce type de récits. J’y reviendrai.
Pourtant, j’ai fait mon choix. Ce n’est pas juste une petite lubie sortie de nulle part. Ma série vampirique (nom temporaire: Les Canines Libres) sera épistolaire. Pourquoi avoir choisi la lettre comme moyen de narration?
Ecrire un roman épistolaire pour bouleverser ses habitudes d’écriture
J’encourage tous les auteurs à se poser une question : quelles sont les différences fondamentales dans leur style d’un projet à l’autre? Si la réponse n’est pas évidente, alors peut-être faut-il songer à bouleverser ses habitudes d’écriture.
Mon prochain projet se positionnera dans la continuité de Sorceraid, univers dans lequel il se déroulera. Facile, de renfiler ses pantoufles? Oui, et dangereux. Je me suis projetée dans l’écriture de ce projet et me suis vue donner à mes petits vampires la même voix que Nora Fawkes. Cela aurait constitué une erreur.
J’ai besoin d’un break de Sorceraid car une routine d’écriture s’installe, rendant le plaisir d’écrire moindre. Cela se ressent ensuite dans le récit et il y a toujours un risque que la lassitude de l’auteur gagne le lecteur. Avez-vous vraiment envie de toujours écrire avec la même voix? Vos lecteurs ont-ils vraiment envie de toujours lire le même personnage? Probablement pas.
Ecrire un roman épistolaire en hommage à des auteurs que nous admirons
Dans le cas des Canines Libres, j’ai vite envisagé le récit épistolaire. L’idée de rendre hommage à l’un des grands piliers et pères de la littérature vampirique m’a séduite. Je fais ici référence au Dracula de Bram Stoker.
J’ai ensuite fait le tour des autres œuvres épistolaires que j’avais lues afin de réfléchir à ce qui m’avait plu chez elles et d’apprendre des grands auteurs qui se sont confrontés avec succès à ce type d’écriture. J’ai pensé aux géniales Liaisons Dangereuses, que j’espère avoir le temps de relire afin d’identifier quelques astuces d’écriture.
Et comment ne pas songer aux Lettres à Lucilius de Sénèque, une oeuvre qui m’est chère et dont j’avais fait la critique sur Librosophia?
Comment écrire un roman épistolaire?
C’est bien là toute la question. J’anticipe de nombreuses difficultés sur lesquelles je reviendrai une fois que j’aurai lancé le processus d’écriture. Cet article est le premier d’une série d’articles au sein desquels je ferai le point sur ce que cela signifie concrètement, d’écrire un roman épistolaire.
Je peux d’ores-et-déjà mentionner trois difficultés qui me concernent déjà, alors même que je commence la structuration du récit:
- Comment justifier que certains personnes s’expriment par lettres? Le récit se déroula au début des années 2000, soit au début d’internet et des technologies. C’est encore assez tôt pour considérer que les personnages ne soient pas connectés comme peut l’être Nora Fakwkes (années 2015-2016). De là à s’écrire des lettres…
- Comment échapper à la contrainte d’une même localisation? Si les personnages se côtoient au quotidien, ont-il besoin de s’écrire? Moi, j’ai besoin qu’ils s’écrivent. Comment contourner ce problème?
- Comment raconter tout ce qui doit être dit? Dans un récit à la troisième ou première personne, le narrateur raconte tout le nécessaire. Ce qu’il vit, il le décrit au lecteur. Or, dans le feu de l’action, le narrateur d’un roman épistolaire n’écrira pas de lettre. Faut-il raconter les péripéties a posteriori? Noous verrons.
J’anticipe une méthodologie de structuration bien différente de ce dont j’ai l’habitude. C’est, après tout, exactement ce que je désirais: briser la routine d’écriture.
Embarquez avec moi dans cette expérience. Le roman épistolaire à l’heure des technologies: la suite au prochain article!
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